Le négociateur agricole américain, Allen Johnson, avait mis en doute mercredi "la capacité de l'Union européenne à s'engager" ainsi que "la disposition du Japon à le faire". "Je ne pense pas, a déclaré dans une conférence de presse la négociatrice européenne Mary Minch, qu'il soit vrai que l'Union européenne ou le Japon ne sont pas prêts à négocier". "Nos propositions sur l'agriculture, a dit Mme Minch, sont très exhaustives et tournées vers l'avenir. Le Japon a aussi présenté une proposition assez similaire sur des questions-clé. Il n'est donc pas vrai de dire qu'il y a certains pays prêts à s'engager et d'autres non". "L'UE, comme d'autres membres de l'OMC, est prête à continuer à aller de l'avant pour trouver une conclusion positive sur les modalités" de ces négociations, a-t-elle expliqué. "Beaucoup de membres, y compris nous-mêmes, continuent à être engagées dans ces négociations, mais sur la base de leurs propositions", a-t-elle dit.
"Il n'y a absolument aucun désir ou indication (de l'UE) d'appuyer sur les freins; elle continuera à oeuvrer avec énergie pour aboutir à une conférence ministérielle positive à Cancun (en septembre) et nous ne travaillons pas du tout sur l'hypothèse de retards" dans le cycle de négociations, a-t-elle dit. Les pays membres doivent en principe définir les modalités des négociations agricoles avant la fin mars, le cycle de Doha devant se terminer fin 2004. Interrogée sur les chances de tenir les délais, Mme Minch a répondu: "la situation est que l'UE et beaucoup d'autres membres ont des problèmes fondamentaux" avec le projet d'accord. "Les Etats-Unis ont dit clairement qu'ils le considéraient inadéquat et (...) nous, que nous le trouvions fondamentalement déséquilibré".
Elle a laissé entendre que la date limite de lundi pourrait être dépassée, expliquant: "nous devrons faire le bilan d'ici lundi et voir où nous en sommes. Le processus continue". La négociatrice de la Commission européenne a déploré que "les vraies négociations semblent difficiles à faire décoller". Elle a rappelé "l'éloignement des niveaux d'attente et des préoccupations", sans compter que "les pays en développement ont différentes alliances et regroupements". La négociatrice européenne a à nouveau regretté que le document ne traite pas suffisamment des aspects spécifiques des préoccupations non commerciales en matière agricole (environnement, développement rural, sécurité alimentaire, etc). Elle a indiqué qu'elle rencontrait à Genève des pays membres pour tenter de les convaincre de soutenir les demandes européennes en la matière. |